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Actions et reflexions du presque toujours prévisible Vrabec
Quatrième série :
VRABEC ALLONGE



Tout le temps dérangé.

Vrabec ne dispose que d’une heure avant de reprendre son service, aussi s’empresse-t-il de s’endormir les pieds au feu et la tête sous un carton, pour avoir de l’ombre.
A peine s’est-il assoupi qu’on le réveille. C’est sa nièce qui lui demande s’il n’a pas le numéro de code de sa voiture. Quel toupet ! « Si quelqu’un a besoin d’une fourchette à escargots ou de l’adresse d’un plombier, qu’on n’hésite pas à me réveiller de nouveau ! !» fulmine Vrabec en s’enroulant dans son duvet. Il se croit cinglant et ironique. En réalité, si un tel cas se présente, les autres n’hésiteront pas à interrompre encore son sommeil.
20 septembre 2002.





Retour périodique des emmerdements

 Figure de l’indécision au milieu de la torpeur générale, il y a cette porte qui bat.
Un infime courant d’air –espoir de fraîcheur ?- met en branle ce cycle détestable : le vantail s’écarte lentement puis, lorsque l’air s’échappant de la pièce, la pression a suffisamment diminué, ce vantail revient à sa position basse ; le pêne heurte la gâche  avec assez de force pour produire un claquement et un vague grincement de ressort, mais pas assez pour s’enclencher et qu’on en finisse.
Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, tu parles ! Le monde de Vrabec n’est pas celui des mécaniques bien huilées qui prennent des décisions nettes. Et Vrabec se représente le vantail qui a recommencé à pivoter et accumule de l’énergie cinétique pour frapper derechef.
Pour y mettre fin, il lui faudrait se lever, donc se réveiller tout à fait. Sa sieste est irrémédiablement foutue.
24 juin 2005






L’éponge d’une nuit d’été.

Un bras et une jambe pendant hors du lit : voilà une belle tenue allongée d’été. Le corps s’abandonne à la pesanteur ; une moitié rassurée par la couverture, l’autre espérant un rafraîchissement.
Vrabec gros, lourd, lent pense pansu, dort dodu et sue.
septembre 2005






Vrabec passe une mauvaise nuit.

Il est resté présent à lui même dans un état de sommeil sans repos – veille sans intention, jusqu’au moment où les bruits ont commencé. Pour le coup, il s’est fait attentif. Il s’est efforcé d’y entendre clair.
La chaudière de la maison voisine envoyait des signaux énigmatiques.
série de coups sourds,
chutes de parpaings,
embardées de sac à vin,
sur un tempo d’une extrème instabilité,
puis des grincements précipités,
des déclics qui ne déclenchent rien,
comme un briquet qui toujours s’éteint,
mélodies d’outre-tombe,
rythmes non-euclidiens.
La succession de ces bruits semblait n’obéir à aucune séquence déterminée.
Et Vrabec se demandait s’ils provenaient bien de l’extérieur, et ne prenaient  pas plutôt naissance à l’intérieur de son crâne…

31 mars 1999



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keskecé?

Ci-dessus, portrait de l'auteur par Myriam Frerotova, photographe.

Vous allez trouver dans ces pages des textes courts. De la littérature sous forme de fragments n'excédant que rarement une page dactylographiée. Aphorismes, anecdotes, portraits, récits, poèmes, nouvelles, fables...Quelques uns ont été publiés en "samizdat" voici quelques années. Les amis me demandant la suite, j'ai pensé que l'Internet serait un bon moyen de la leur communiquer, et peut être d'élargir le cercle de mes lecteurs...